Remplaçante de l’Automower 265, l’Automower 315 se positionne en milieu de gamme, à moins de 2 000 €, pour une capacité de tonte maximale de 1 500 m². Annoncée comme particulièrement silencieuse, dotée d’une fonction de minuterie adaptative pour ajuster sa fréquence de tonte automatiquement, d’un mode de tonte en spirale et d’une gestion des passages étroits, elle doit en principe s’accommoder de la plupart des jardins de taille moyenne, sans intervention du propriétaire. Voyons ce qu’il en est dans les faits.
L’Automower 315 (1 999 €) a une petite sœur, l’Automower 310 (1 699 €), qui partage l’essentiel de sa fiche technique. Cette dernière ne possède pas la fonction de minuterie adaptative, est un peu moins rapide et se limite à une surface de 1 000 m² au maximum.
EQUIPEMENT ET INSTALLATION
Un câble guide et des options de configuration variées
Comme toutes les tondeuses-robots Husqvarna, l’Automower 315 fonctionne avec deux types de câbles à installer sur la pelouse. Le premier, commun à la grande majorité des tondeuses-robots du marché, est le câble périmétrique, qui sert à délimiter la surface à tondre et les éventuels massifs à protéger. Le second est un câble guide, qui permet à la tondeuse de se diriger vers des zones difficiles d’accès et de revenir à sa base. L’installation de ces deux câbles est on ne peut plus simple, il suffit de suivre la notice et de les fixer au sol avec les piquets fournis, en respectant bien les distances indiquées par rapport aux bordures (10 cm si le niveau par rapport à la pelouse est inférieur ou égal à 5 cm, 30 cm s’il s’agit d’une haie, 35 cm pour un mur ou toute autre barrière physique). Les câbles se branchent sur la station d’accueil de la tondeuse et sont alimentés en courant de faible intensité (aucun danger) par celle-ci. Le robot peut ainsi les détecter avec ses capteurs de champ magnétique. Il est possible de les enterrer jusqu’à 20 cm, notamment pour passer sous un dallage, mais à moins de scarifier sa pelouse, une simple pose au sol suffit. En effet, les câbles sont peu visibles après l’installation et la nouvelle pelouse les recouvre en quelques mois seulement.
Le positionnement de la station de recharge est assez flexible grâce aux options de configuration de l’installation. Celle-ci doit idéalement s’installer sur la pelouse, mais les installateurs expérimentés peuvent s’arranger pour la positionner un peu en retrait, en jouant sur les paramètres de la tondeuse (distance de retournement, angles de sortie de la base, etc.). On apprécie d’ailleurs ces options de configuration, plus nombreuses que sur les modèles Gardena correspondants — les
et Sileno+ reposent sur la même plateforme que les Automower 315 et 310. Dommage que le fabricant ne fournisse pas non plus d’abri pour protéger sa tondeuse des intempéries et du soleil ; il faut compter environ 200 € pour se procurer le modèle de la marque adapté aux Automower.
Fort heureusement pour un modèle capable de tondre jusqu’à 1 500 m², la gestion multizone est au programme. On peut ainsi définir jusqu’à 3 points de départ pour que la tondeuse démarre sa tonte à différents endroits selon une fréquence ajustable.
Question design, l’Automower 315 adopte des lignes modernes qui rappellent celles de la
330X que nous avons testée il y a un an
. Contrairement aux Gardena Sileno tout en rondeurs, les Automower de série 300 arborent des formes anguleuses qui font penser à celles utilisées dans l’automobile et donnent au robot un côté high-tech affirmé. Le coloris gris anthracite et orange de notre modèle ne passe pas inaperçu, mais il est possible de changer le capot pour une version blanche ou grise, si l’on souhaite plus de discrétion. Intégralement en plastique pour limiter sa masse (9 kg), la 315 paraît néanmoins robuste, bien que ses plastiques brillants se rayent facilement. Son gabarit est par ailleurs relativement contenu (63 x 51 x 25 cm) et se situe dans la moyenne des autres tondeuses-robots de milieu de gamme.
Du côté de la sécurité, l’Automower 315 dispose de capteurs de contact pour éviter qu’elle ne vous tonde les pieds ou ne blesse un enfant ou un animal — il est toutefois conseillé d’arrêter la tondeuse si la pelouse est utilisée. Des capteurs d’inclinaison détectent également un éventuel soulèvement pour arrêter les lames et déclencher l’alarme antivol si l’option correspondante est activée dans le menu. Dommage que le niveau sonore de l’alarme ne soit pas plus élevé pour qu’elle soit plus dissuasive. La tondeuse est par ailleurs verrouillée par un code PIN.
En ce qui concerne la maintenance, elle se résume à un nettoyage des roues de temps à autre si la tondeuse tond par temps humide et commence à patiner par endroits. Nous n’avons pas eu besoin de retirer l’herbe sous la tondeuse, puisqu’elle se détache souvent d’elle-même au fil des tontes, contrairement à d’autres modèles nécessitant un nettoyage régulier de leur carter de tonte. Il est néanmoins recommandé de retirer l’excédent d’herbe avec une brosse pour que la tondeuse ne risque pas d’être freinée et ne perde ainsi en autonomie.
Il faut également veiller à l’usure des lames, qui se changent très simplement avec un tournevis, au minimum une fois par saison. Le fabricant en fournit 9 de rechange avec la tondeuse (valeur d’environ 25 €). Pas besoin d’être bricoleur ou d’apporter sa tondeuse en maintenance à l’atelier du coin.
Contrairement aux modèles Gardena Sileno, les Automower profitent d’une plaque de protection métallique du système de coupe.
En revanche, grosse déception quant à l’entretien sur le long terme, puisque la batterie n’est pas directement accessible, alors même que les Sileno de Gardena, reposant sur une base similaire, proposent une trappe d’accès pour un changement simplifié. Un choix technique difficile à comprendre, d’autant que l’on aurait pu penser qu’il serait plus facile de changer les pièces sur un modèle Husqvarna que sur un modèle Gardena, cette dernière marque étant destinée au grand public et vendue en grande surface de jardinage. Le fabricant indique une durée de vie de la batterie de 2 à 4 ans (tarif d’environ 120 € pièce sur le Web) et conseille de contacter un revendeur pour la remplacer le moment venu (quand l’autonomie devient trop faible).
ERGONOMIE ET UTILISATION
Ecran LCD pour menu simplifié
Comme sur tous les modèles du fabricant, un écran LCD monochrome associé à des boutons est dissimulé sous la trappe principale de l’Automower 315. Il suffit d’appuyer sur le gros bouton stop — qui joue aussi le rôle d’arrêt d’urgence — pour ouvrir cette trappe de protection et accéder aux commandes.
Après avoir entré le code PIN de verrouillage, l’écran affiche les informations essentielles comme le statut de la tondeuse (en charge, prête, etc.), la date et l’heure de la prochaine tonte. Un appui sur la touche Menu permet d’accéder aux différentes rubriques, identifiées par 8 icônes. La navigation s’effectue alors avec les touches fléchées, Ok et Back.
Les habitués aux appareils électroniques en tous genres ne devraient pas avoir besoin de la notice pour s’y retrouver, sauf peut-être pour les options avancées permettant de configurer les déplacements de la tondeuse. Cependant, une fois réglée, il est rare d’avoir besoin de retourner dans les menus et l’on se contente des deux boutons principaux, Start et Park. Le premier permet de démarrer la tonte dans la zone principale ou secondaire, ou bien à un endroit donné en mode de tonte spirale. Ce dernier s’avère très utile pour tondre rapidement une petite zone sur laquelle on aurait installé un salon de jardin, un trampoline, etc. La tondeuse tourne alors en spirale autour de l’endroit où elle a démarré pour couper l’herbe sur une surface équivalente à un disque de 2 m de diamètre environ, avant de poursuivre sa tonte sur le reste de la pelouse. Quant au mode Park, il permet simplement de faire retourner la tondeuse à sa base pour qu’elle y reste jusqu’à nouvel ordre ou nouveau cycle de tonte.
Si l’on peut regretter l’absence de connectivité et d’application pour contrôler la tondeuse à distance depuis son smartphone, le fait est qu’il est rare d’avoir à se soucier de la tondeuse une fois qu’elle est bien configurée. En effet, celle-ci ajuste sa fréquence de tonte automatiquement grâce à sa fonction de minuterie adaptative, afin de ne pas lancer de cycles de tontes s’il n’y a rien à couper (en plein été, par exemple) ou à l’inverse de tondre plus fréquemment au printemps. Par ailleurs, l’Automower 315 peut tondre en mode spirale les zones les plus denses en fonction de la résistance à la coupe détectée par ses capteurs.
En dehors de ces fonctions intelligentes, l’Automower 315 se contente d’un mode de déplacement aléatoire sur la pelouse, comme la plupart des tondeuses-robots du marché, et ne peut cartographier la surface pour savoir à quels endroits elle n’est pas encore passée. Elle est donc en quelque sorte « aveugle », ce qui ne l’empêche pas de tondre l’intégralité de la pelouse. À défaut d’être très efficace et de diminuer le temps de tonte, ce principe de tonte a le mérite de bien fonctionner malgré tout et de ne pas laisser de marques sur la pelouse. Il faut en revanche veiller à bien délimiter les zones pour que la tondeuse passe bien partout.
Bonne surprise au chapitre des nuisances sonores, l’Automower 315 fait partie des modèles testés les plus silencieux, au même niveau que l’Automower 330X. Husqvarna garantit un maximum de 60 dB(A) en tonte, ce que nous avons pu vérifier dans la pratique à 1 m de distance. On descend sous les 50 dB(A) à partir de 3 m, pour tomber à moins de 45 dB(A) au-delà de 5 m. En reculant encore, nous ne sommes pas parvenus à discerner le bruit de la tondeuse du bruit ambiant (42 dB(A) pendant nos mesures en raison du vent et de la circulation automobile). La 315 est encore un soupçon plus silencieuse que la Sileno et peut ainsi tondre 24h/24 sans déranger qui que ce soit.
EFFICACITÉ ET QUALITÉ DE TONTE
Avec une largeur de coupe de 22 cm et un principe de tonte aléatoire, l’Automower 315 ne peut tondre des grandes surfaces avec une rapidité extrême, mais son autonomie et sa vitesse de déplacement suffisent à assurer le travail. Néanmoins, pour tondre les 1 500 m² de la capacité maximale promise par ce modèle, le fabricant indique dans sa notice que le robot doit être actif 24h/24, 7j/7 (alternance de tontes et de recharges). Ceci dit, cela correspond au cas le plus défavorable, lorsque la pelouse pousse à une vitesse élevée (fin du printemps). Dans la pratique, une fréquence plus faible suffit pour maintenir une pelouse bien tondue et la minuterie adaptative est justement là pour ne pas avoir à se soucier de ce réglage. Il n’y alors qu’à décider des créneaux horaires auxquels on ne souhaite pas voir la tondeuse en action (le dimanche après-midi si l’on veut profiter de sa pelouse, par exemple). Mieux vaut cependant laisser la tondeuse tondre plusieurs fois par semaine, afin qu’elle ne coupe que quelques millimètres de pelouse à chaque passage ; on conserve ainsi les bénéfices d’une coupe de type
, pour ne pas avoir de brins d’herbe restant sur la pelouse. La qualité de tonte est alors impeccable grâce aux lames bien aiguisées des Automower qui tranchent l’herbe sans la broyer.
Avec sa hauteur de coupe ajustable de 20 à 60 mm au maximum, il n’est pas surprenant de constater que l’Automower 315 a des difficultés à tondre les herbes très hautes. On ne pourra donc s’affranchir de la première tonte de la saison, à moins de mettre en route la tondeuse à la fin de l’hiver (attention au gel). Il est plutôt conseillé d’utiliser une tondeuse classique pour tondre une première fois avant d’installer son robot. En revanche, pas de problème pour un retour de vacances, par exemple.
La molette de réglage de la hauteur de coupe. Plusieurs niveaux intermédiaires existent entre les chiffres.
On commence à avoir l’habitude, il ne faut pas attendre de miracle concernant la coupe des bordures, puisqu’il reste forcément une quinzaine de centimètres devant les obstacles. Si l’on souhaite éviter de sortir le coupe-bordures, il faut alors penser son jardin en conséquence et éviter les murets et autres bordures en bois ou béton, par exemple, afin que la tondeuse puisse chevaucher les limites de la pelouse et ainsi couper la totalité du gazon. Pas de problème en revanche pour les pentes ; l’Automower 315 fonctionne jusqu’à des inclinaisons des 40 %.
Au niveau du coût de fonctionnement en électricité, nous avons mesuré une consommation de 0,030 kWh par cycle (identique à celle de la Sileno). Dans le cas le plus défavorable, si la tondeuse est active en permanence, elle peut tondre et se charger 12 fois par jour, puisque nous avons relevé une autonomie de 50 minutes environ pour une charge de 63 minutes. Cela représente donc une consommation de 0,36 kWh par jour. Si l’on décide de tondre de mars à octobre (275 jours) en ne laissant aucun répit à la tondeuse (minuterie adaptative désactivée, pas de période d’inactivité), la consommation s’élève à 99 kWh par an, soit environ 15 € (15 cent/kWh). Quant à la consommation de la base, elle s’élève à 2 W quand la tondeuse ne se charge pas, mais peut être réduite à néant grâce au mode Éco.
A lire sur : Les Numériques http://www.lesnumeriques.com/tondeuse-a-gazon/husqvarna-automower-315-p31079/test.html