La Netamo Welcome a beaucoup fait parler d’elle pour son design très soigné, sa facilité d’installation et sa fonction de reconnaissance faciale. Contrairement à ses consœurs, la Welcome embarque de nombreux algorithmes de détection de visages et promet d’envoyer des alertes lorsqu’un visage inconnu a été identifié ou bien lorsque les enfants sont bien rentrés de l’école. Qu’en est-il à l’usage ?
Vendue 199 €, la Welcome est la toute première caméra de surveillance de Netatmo, que l’on connaît pour
ou encore
. Le constructeur français entend développer toute une gamme d’équipements pour améliorer le quotidien des utilisateurs. Parce que la surveillance peut parfois s’avérer intrusive et inquiétante, Netatmo s’éloigne de cet argumentaire sécuritaire anxiogène pour véhiculer un message bienveillant, loin des poncifs sur les caméras de surveillance. Dotée d’un capteur de 4 mégapixels capable de filmer en Full HD, la Welcome est pensée pour prévenir les parents lorsque les enfants sont bien rentrés à la maison ou encore les informer et les rassurer sur les allées et venues dans le foyer en leur envoyant une notification. Sa fonctionnalité de reconnaissance faciale est très alléchante puisqu’elle promet de recenser les visages qui ont traversé le champ de la caméra. Est-ce qu’à l’usage celle-ci est efficace ? Notre avis après deux semaines d’utilisation intensive.
, la Netatmo Welcome présente un design particulièrement soigné qui tend à s’éloigner des traditionnelles caméras de surveillance facilement identifiables. La forme cylindrique et le revêtement en aluminium rappellent inévitablement le design tubulaire de la station météo du fabricant. Pour bien les différencier, Netatmo a remplacé l’argenté de la station météo par un coloris doré ou champagne, c’est selon. Les lignes sont épurées, fines, élégantes et la qualité de fabrication est excellente. Incontestablement, elle trouvera aisément sa place dans n’importe quelle pièce. Aucune touche physique ne vient entacher la pureté de ses lignes.
La Netatmo Welcome est vraiment simple à mettre en place, le plus dur étant de trouver l’endroit idéal pour l’installer. Le mieux est de privilégier une surface plane étant donné qu’il est impossible de la fixer au mur. Il est recommandé de placer la caméra face à l’entrée de la maison et sans contre-jour afin que la reconnaissance faciale puisse s’effectuer dans les meilleures conditions. Pour cela, nous déconseillons vivement aussi de placer la caméra devant un écran de télévision ou un miroir.
Au dos, on trouve un port Ethernet si l’utilisateur souhaite se passer du Wi-Fi — la Welcome doit être reliée à la box Internet du foyer en Wi-Fi ou en Ethernet — ainsi qu’un port micro-USB pour l’adaptateur secteur. Un emplacement pour une carte microSD est également prévu. En effet, une carte microSD de 8 Go est livrée avec la caméra pour enregistrer les vidéos.
La configuration du Wi-Fi est très facile ; elle s’effectue étape par étape, directement depuis l’application. Dans un premier temps, le smartphone se connecte en Bluetooth à la caméra et partage avec elle les paramètres du réseau Wi-Fi de la maison. À moins d’être parfaitement hermétique à l’univers des nouvelles technologies, la configuration est un jeu d’enfant.
Comme sur les Home de Withings et
, nous déplorons l’absence d’une alarme qui serait vraiment bienvenue, voire indispensable pour surprendre, dissuader et faire fuir les éventuels intrus.
live
. En dessous de cet écran, la
Timeline
dresse le bilan des différentes situations observées (détection de bruit, reconnaissance d’un visage, passage d’un visage inconnu, etc.). En effectuant un
swipe
de l’écran du
live
vers le bas, il est possible de consulter les visages passés dans le champ de la caméra (c’est également depuis ce menu que l’utilisateur peut identifier certains d’entre eux).
Car c’est davantage sa fonction de reconnaissance faciale qui fait la force de ce produit et elle est tout simplement bluffante. Très efficace, elle détecte tous les visages qui apparaissent dans son champ de vision et reconnaît ceux des membres de la famille. Pour cela, elle passe par un processus d’apprentissage et, après avoir identifié les visages pendant 72 heures, sous différents profils, différents angles et différents niveaux de luminosité, la Welcome est capable de définir l’identité de la personne qu’elle a aperçue, à condition que l’utilisateur l’ait renseignée plusieurs fois au préalable.
Moins de trois jours ont suffi pour que la caméra puisse distinguer les profils des membres de la rédaction après que nous les ayons identifiés (nous en avons identifié 8). Belle performance, surtout si l’on considère le nombre (indéfinissable) de passages dans les locaux. La caméra ne s’est presque jamais trompée.
Pour le reste, elle remplit parfaitement sa tâche, à savoir : avertir l’utilisateur en cas de détection de son et de mouvement. Sur le papier la promesse est belle. À l’usage, c’est usant. En effet, dès qu’elle perçoit le moindre bruit, mouvement ou ne serait-ce qu’une ombre, une notification est envoyée. Alors effectivement, c’est efficace et on ne va pas se plaindre. Mais au quotidien, c’est légèrement irritant et surtout, très intrusif. L’idéal aurait été qu’elle apprenne des mouvements récurrents (au même titre que les visages) pour que les alertes soient moins fréquentes.
Les paramètres regorgent d’options. Ainsi, il est possible d’indiquer que personne n’est à la maison pour que la caméra redouble de vigilance. Par ailleurs, l’utilisateur peut choisir de recevoir des alertes uniquement lorsqu’il n’est pas présent dans la maison, ou bien il peut demander à être prévenu lorsqu’une personne connue n’est pas passée dans le champ de la caméra depuis un certain temps. Autant de possibilités qui sont personnalisables et qui font que l’application est vraiment bien réalisée.
Chaque enregistrement vidéo oscille entre une dizaine de secondes et deux minutes et on le retrouve directement sur la carte microSD de 8 Go fournie, ainsi qu’en
streaming
sur l’application. Contrairement à la Withings Home, aucun abonnement au
cloud
n’est proposé. Ce choix peut être pertinent dans la mesure où l’utilisateur peut s’affranchir d’une souscription payante. Pour les plus réfractaires à la protection des données dans le
cloud,
les vidéos demeurent la propriété exclusive de l’utilisateur.
La caméra enregistre continuellement et supprime les éléments les plus anciens au-delà de 200 enregistrements. Pour autant, il est possible de lire une vidéo en
streaming
directement sur le smartphone à condition qu’elle eût été attachée à une notification.
Autre bémol, la Welcome chauffe beaucoup. En effet, nous l’avons soumise à notre sonde thermique qui affichait une température de 70°C au niveau de la diode et 40°C pour le corps de la caméra. Elle est donc très chaude, mais pas de quoi se brûler au deuxième degré, rassurez-vous. Il semblerait que ce problème de chauffe n’entrave pas la qualité d’image de la caméra. Néanmoins, sa consommation électrique est forcément décuplée.
Dans une pièce bien éclairée, la Netatmo ne se débrouille pas si mal. La déformation est présente mais pas dérangeante. Le crénelage (aliasing) est bien maîtrisé. Quelques aberrations chromatiques demeurent, mais là encore, ce n’est pas gênant. La colorimétrie, en revanche, est plutôt mauvaise et la balance des blancs bouge sans cesse, sans raison. La dynamique est assez faible : si la Netatmo fait des efforts pour aller chercher des informations dans les ombres, cela se paie par des hautes lumières et des blancs complètement brûlés. Typiquement, un petit objet sur un meuble blanc un peu réfléchissant sera difficile à identifier.
En vision nocturne (lampe IR activée), la Netatmo évite le travers de la pixellisation mais compense par un fort lissage, qui détruit les fins détails mais permet de préserver des contours très nets. Les objets les plus clairs, en revanche, continuent à être surexposés : gare aux intérieurs blancs !
Attention : lors du passage rapide d’un objet devant la caméra, l’image a tendance à zébrer quelques instants. Un bon point cependant : lorsque la lumière s’éteint, il faut moins d’une seconde à la Netatmo pour basculer en vision nocturne. La lampe infrarouge s’éclaire quasiment instantanément et l’exposition s’ajuste dans la foulée.
Notons qu’en mode nuit, elle détecte les silhouettes à 7,50 m et les visages sont identifiables à 2,20 m, ce qui est nettement mieux que la Withings Home ou encore la Arlo Q de Netgear.
La Welcome est peu performante lorsqu’il s’agit de capture sonore. En effet, le bruit de fond est relativement présent et masque les bruits les plus faibles. Le micro, quant à lui, ne l’aide en rien puisqu’il n’est pas des plus sensibles. Vous pourrez tout de même distinguer les voix et les bruits plus forts, mais vous ne pourrez pas compter sur vos oreilles pour savoir ce qui se passe à distance si quelqu’un s’introduit chez vous — sauf s’il est particulièrement maladroit. De surcroît, aucun haut-parleur n’est intégré.
En une journée, la consommation électrique de la Netatmo Welcome atteint 0,096 kWh, ce qui est plus de deux fois supérieur à la consommation de la Arlo Q (0,040 kWh). De ce fait, le coût annuel (6,54 €) est doublé par rapport à la caméra de Netgear (2,73 €). Il y a une corrélation évidente avec les problèmes de chauffe que nous avons rencontrés.
A lire sur : Les Numériques http://www.lesnumeriques.com/camera-surveillance/netatmo-welcome-p23161/test.html